Beschreibung
Tout militait jusqu’il y a peu en faveur de la disparition des États-Nations. La globalisation n’a-t-elle pas rendu les frontières bien illusoires ? Que peuvent donc faire les gouvernements face à des acteurs économiques et des marchés financiers qui se gaussent des règles et des réalités nationales ? Sur un versant plus positif, l’Europe a nourri l’espoir d’un espace commun qui transcende les intérêts des nations. Les crises de 2008 et de 2011 ont ruiné cette espérance et redonné droit, en dépit de négociations précipitées, aux égoïsmes nationaux et aux rapports de force. Et si, par-delà les récentes péripéties d’un capitalisme en crise, les modèles nationaux n’avaient jamais cessé de suivre des sentiers de développement qui leur sont propres ?
Ce livre explore cette hypothèse iconoclaste, qui vient de trouver ces dernières années une actualité inattendue. Il s’instruit pour cela d’une comparaison systématique des nouvelles réalités qui caractérisent l’Allemagne et la France, ce vieux couple en perpétuelle recomposition. Il met plus exactement l’accent sur les transformations à l’œuvre sur moyen terme dans le champ du travail, de l’emploi, des relations professionnelles et de l’action publique. Il apparaît à l’évidence que, si elles peuvent expliquer certaines options d’aujourd’hui, les oppositions anciennes ont désormais fait long feu. En dépit d’injonctions et de tendances qui leur sont communes (la flexibilité, la décentralisation, la financiarisation, etc.), l’Allemagne et la France se sont transformées selon des rythmes et des modalités qui continuent de différencier ces deux pays.
L’examen est mené par des contributeurs issus d’horizons variés. Ils sont allemands, français, anglais et américains mais aussi économistes, historiens, politistes et sociologues. À partir de terrains et de perspectives dont ils sont spécialistes, tous proposent de réviser sans complaisance l’intérêt de la notion de modèle national. À condition d’être utilisée dans une perspective dynamique, celle-ci s’avère utile pour appréhender les transformations de nos temps présents et pour nous aider, également, à repenser celles d’hier.
Autorenportrait
Michèle Dupré est chargée de recherche au Centre Max Weber (Univ. Lyon 2, CNRS). Ses travaux portent sur l’analyse comparée des formes d’organisation du travail et des transformations des tissus industriels et des territoires.
Olivier Giraud est chargé de recherche au Lise (CNAM, CNRS) à Paris. Il est spécialiste d’analyse comparée des politiques de la formation, de l’emploi et du care en Europe.
Michel Lallement est professeur de sociologie au Conservatoire national des arts et métiers (Paris) et membre du Lise-CNRS. Ses travaux portent notamment sur l’analyse comparée des formes d’organisation du travail et des marchés du travail.
Leseprobe
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